LA MORPHINE
Le mécanisme de la douleur
1) L'agression
Notre corps dispose de récepteurs à la douleur appelé nocicepteurs, il en existe différents types qu'il faut distinguer de ceux de la sensibilité générale :
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Mécanorécepteurs : sensibles à la déformation mécanique de la peau, à une pression intense (lorsque l'on tombe)
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Thermorécepteurs : sensibles aux températures extrêmes : supérieures à 45°C ou inférieure à 10°C
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Récepteur polymodal : c'est une combinaison des mécanorécepteurs et des thermorécepteurs. Ils sont sensibles à la douleur et à la température : ce sont les plus représentés dans l'organisme.
Quand les récepteurs sont stimulés par une agression (piqûre, chaleur , etc.) au delà d'un certain seuil tolérable, l'information est envoyée sur les nerfs sensitifs.
2) La transmission
Toutes ces informations douloureuses sont transmises par les nerfs sensitifs qui convergent vers la moelle épinière, au niveau de la corne postérieure. Tous les nerfs sensitifs convergent vers cette corne postérieure qui transporte ce que l'on appelle les sensations "nociceptives", c'est-à -dire la douleur.
L'influx nerveux qui transporte l'information douloureuse remonte vers le tronc cérébral, qui se situe sous le cerveau. La moelle épinière remonte donc les informations en provenance de tout le corps. La tête est un cas particulier car les nerfs sensitifs qui font partie des 12 nerfs crâniens aboutissent directement au tronc cérébral.
Les informations subissent un croisement, c'est-à -dire que toutes les douleurs en provenance de la moitié droite du corps vont être intégrées par le cerveau gauche et inversement pour la partie droite.
3) La réception
Les influx nerveux nociceptifs sont décodés par le thalamus qui est une structure du tronc cérébral. Chaque thalamus (un de chaque côté) transforme ces influx en une information compréhensible par le cerveau. Celui-ci joue le rôle d'un écran intelligent qui reçoit toutes ces informations afin de se les représenter. C'est grâce au cerveau que l'on sait que l'on s'est coupé dans une zone précise de l'index et que cette coupure est dûe à une feuille de papier plutôt qu'à un morceau de verre. Ce qui n'est pas compréhensible par la peau, les nerfs, la moelle et même le thalamus, le cerveau lui est capable de le comprendre, car il possède la mémoire qui est permise grâce à l'hypoccampe qui est lui aussi une partie du tronc cérébral.
La compréhension qu'il a du phénomène, conditionnera la façon qu'il a d'interpréter la douleur. C'est grâce au cerveau que l'on peut expliquer que deux personnes ayant subit un même choc ne le ressentiront pas de la même manière. La douleur est ressentie de façon diverse selon les expériences antérieures, l'éducation et surtout la culture. En effet, certaines sociétés attacheront un intérêt plus ou moins grand à différents organes ou parties du corps. Ainsi le coeur dans les sociétés occidentales représente la vie alors qu'au Japon, c'est l'abdomen qui représente cette dernière. Les japonais ressentiront donc des troubles abdominaux dont nous ne nous préoccuperons pas dans notre pays et que nous ne distinguerons même pas.
Schéma du cheminement de la douleur
