top of page

Témoignage

Interview réalisé dans le cadre des TPE de Mme Masselin, infirmière en cancérologie.

 

En quoi consiste l'utilisation de la morphine 

"Il faut savoir qu'il y a plusieurs paliers antalgiques, palier 1, palier 2 et palier 3. C'est un traitement pour calmer la douleur. Au niveau du palier 3, on utilise la morphine mais on commence par les paliers les plus bas avant. Arrivé a une douleur intense, la morphine est utilisée."

 

Pourquoi est-elle injectée par différentes voies ?

"C'est comme tout, il existe des médicaments sous cutanés, en péros (comprimés). Le péros est toujours privilégié, car nous ne sommes pas obligés de piquer. En revanche pour des douleurs très rebelles et difficiles à calmer, on privilégiera l'intraveineuse et des PCA (pompe à morphine). Avec les PCA on va essayer de trouver la dose exacte, on commencera par des petites doses pour pouvoir adapter et on augmentera pour avoir après une dose globale. Quand on a la dose globale, qui va calmer, on pourra transformer en péros. Le but est toujours de revenir en péros car c'est moins contraignant. Tout dépend du patient, si le patient est déjà âgé et que la morphine n'agit pas, on passera en intraveineuse pour équilibrer et quand ce sera équilibré on repasse en péros pour qu'il soit moins dépendant. La meilleure prise reste les comprimés pour l'autonomie du patient."

 

Est-elle souvent utilisée ?

"La morphine a beaucoup d'indications. En cancérologie elle est très utilisée mais elle peut l'être en rhumatologie, en post op. Ce sont des indications différentes mais oui elle est beaucoup plus utilisée qu'avant, il y a moins cette peur de la morphine qu'avant. Car il y a la morphine en un seul mot et la mort phine en deux mots, qui sont les préjugés sur la morphine, moins présents aujourd'hui. Avant quand une personne était sous morphine, c'est qu'elle était souvent à la fin de sa vie, ce sont des images qui restent alors que maintenant elle est mieux utilisée, on est plus apte à expliquer les effets secondaires, et on peut l'arrêter directement ou la remplacer par d'autres antalgiques. Il y a deux types de morphine : morphine immédiate et la morphine retard. La morphine immédiate va agir rapidement, une personne a un lumbago qui fait mal, la morphine va agir sous 45min pendant 4h, et elle devra être renouvelée alors que la morphine retard, on va donner un comprimé le matin à 8h et qui va agir sur 12h pour des douleurs permanentes. La morphine retard a moins d'effets secondaires donc elle est préférée mais tout dépend des spécialités."

 

Y a t-il des effets secondaires ?

"Alors oui, ils peuvent être plus ou moins fréquents il y a la constipation, les nausées, la somnolence. L'addiction est de plus en plus rare car la morphine est contrôlée."

 

Comment sont éliminées les doses par les patients ?

"Par élimination qui peut être épathique, rénale, tout est éliminé par le corps."

 

Y a t-il de la vente en libre-service ?

"Non, il y a des lois et des ordonnances sécurisées, c'est très très sécurisé. Les ordonnances sont sur 7j ou 28j."

 

Est ce qu'il y a des patients qui refusent d'en prendre ?

"Oui, mais c’est Ã  nous d'expliquer comment on en prend, pourquoi, les risques et les effets. Il faut éduquer les patients, comprendre pourquoi ils refusent et réexpliquer. La morphine fait peur, donc il faut être très explicite, donner des documents... Certaines personnes ont un proche qui était en fin de vie, on lui a administré de la morphine, ce patient va penser que c'est la morphine qui l'a tué, car il y a encore des images qui persistent or son utilisation est très sécurisé."

 

Pensez-vous que la morphine est dangereuse ?

"Oui, mal utilisée elle peut l'être, mais si c'est sécurisé et bien cadré, il n'y a aucun risque. Les posologies sont adaptées en fonction de la morphologie et de l'âge, pour l'élimination. Des tests sont réalisés. Il peut toujours y avoir un risque de surdosage."

 

Que pensez de la pompe à morphine ?

"C'est une façon d'équilibrer les doses. La pompe à morphine est un cathéter, il y a une poche de morphine diluée dans de l'eau salée. Ce qui permet de soulager. On essaye de faire des doses simples (1mg-1ml). Le patient la déclenche lui-même, il y a une sécurité, il y a une dose de bolus et il ne peut pas en avoir plus même si il appuie. Tous les jours, durant le tour infirmier il y a un bilan, ou on adapte les doses. Après il y a les douleurs chronique où on administre une dose sur 24h (1mg/h)."

 

Avez-vous déjà vu une personne en manque de morphine ?

"Non, je n'ai jamais vu une personne en manque. En surdosage oui mais en manque non."

 

Pour quels genres de douleur administrez-vous la morphine ?

"Pour des douleurs rebelles, Il y a 3 paliers, on commence au palier 1 par le paracétamol, palier 2, la codéine et au palier 3, la morphine. Pour des douleurs chroniques, aigües, de forte intensité (échelle de douleur 7à10). On monte progressivement."

 

Ou vous la procurez-vous ?

"A la pharmacie, pharmacie d'hôpital et d'officine. Sa procuration est très règlementée. En cancérologie, personne n'est jamais venu réclamer de la morphine."

bottom of page